Alexandre Désilets… Orchestral!
Lorsqu’il a entamé la préparation de son plus récent disque, Windigo, Alexandre Désilets savait qu’il s’attaquait à un projet de taille. À première vue, l’idée de revisiter des chansons tirées de ses trois premiers albums, Escalader l’ivresse, La Garde et Fancy Ghetto, pouvait paraître simple; les chansons, après tout, existaient déjà. Mais le chanteur a eu envie d’élever le niveau de difficulté de quelques crans, accouchant finalement de son projet le plus ambitieux en carrière.
Plus que des reprises, ces versions sont de véritables réinventions, interprétées en direct en compagnie d’un orchestre de 16 musiciens, dirigés par Benoît Groulx. On reconnait dans le lot quelques piliers de la scène musicale québécoise, comme le guitariste Olivier Langevin (Galaxie), les batteurs Robbie Kuster (Patrick Watson) et Alexis Martin et le contrebassiste Mathieu Désy (Catherine Major, Fred Pellerin) ainsi qu’une joyeuse bande de cordes et de vents. Les chansons d’Alexandre, déjà touffues et riches, ont été drapées de nouveaux arrangements signés par le claviériste François Richard.
Pour Désilets, Windigo est aussi l’occasion de boucler la boucle. En revisitant tout son répertoire, il a redécouvert ses propres chansons et a constaté que ses trois premiers album formaient une trilogie. Avant de passer à la prochaine étape de sa vie d’artiste, il a donc décidé de célébrer le chemin parcouru de manière audacieuse.
Deux nouvelles chansons se sont aussi glissées sur l’album, qui emprunte son titre à un personnage légendaire de la mythologie amérindienne. Sans chercher à raconter l’histoire millénaire de cette créature menaçante, Désilets s’en sert comme fil conducteur. Il imagine une version moderne de cet esprit maléfique, qui possède parfois les humains qui pèchent par excès de cupidité.
Enregistré au célèbre Studio 12 de la Maison de Radio-Canada (qui ne survivra peut-être pas à l’éventuel déménagement de la société d’état), Windigo comptait aussi sa part de risque: au terme de quelques répétitions, l’orchestre tout entier s’est lancé, sans filet, dans l’interprétation de ces douze chansons. Le tout s’est fait en direct, sans prises additionnelles, et la magie du live a été captée par l’ingénieur de renom Rob Heaney. Le public a même pu être témoin du processus, puisqu’une partie de la séance d’enregistrement a été diffusée en direct sur Internet via la plateforme Livetoune, donnant aux fans du chanteur un accès privilégié.
Avec la parution de cet album orchestral, et les quelques concerts qui vont l’accompagner, le grand public a maintenant accès à la version la plus majestueuse de l’oeuvre d’Alexandre Désilets. On a déjà hâte à la suite…