Claude Bégin, la magie d’un autodidacte affranchi.

Claude Bégin grandit à Québec dans une famille de musiciens. Même si sa mère est pianiste de concert et son père metteur en scène d’opéra, il décide de ne pas suivre le parcours classique et n’apprend pas à lire la musique ni à l’écrire, par le fait même. Un handicap potentiel qui lui sert parce qu’il s’accorde davantage de liberté.

Il commence à se faire connaître grâce à ses contributions aux projets Alaclair Ensemble, Accrophone, avec qui il remporte le Prix de la relève Archambault en 2006, et Movèzerbe. Grâce à ses diverses collaborations, il parcourt la Francophonie et obtient plusieurs mentions à l’ADISQ et au GAMIQ. Il se taille ainsi une place de choix comme réalisateur, arrangeur et ingénieur-mixeur à son Studio 1036, au cœur de la capitale. Réalisateur des albums de Karim Ouellet qu’il accompagne aussi sur scène et de l’album solo de Maybe Watson, il travaille également avec Boogat, Marième, Webster et plusieurs autres.

En 2015, il dévoile son premier effort solo, Les Magiciens, un album qu’il a non seulement composé, mais arrangé, mixé et réalisé de A à Z ou presque. Il conçoit même la pochette où il agence une photo de lui avec un visuel existant. C’est dans l’intimité de sa chambre à coucher que le magicien concocte son œuvre, avec son ordinateur, le synthé, une basse et un micro, à la bonne franquette. Privilégiant la conception artisanale au profit du perfectionnisme, il va même jusqu’à enregistrer sans écouteurs et en mono. Son secret? La superposition de couches de sons, plus de cent pour chaque chanson, dans un style qui oscille entre le folk, la pop et l’électro.

Claude Bégin crée de façon totalement intuitive. Il note ses mélodies à l’aide de mémos sur son téléphone qu’il partage ensuite avec ses musiciens. Pour les paroles, il improvise au micro, phrase par phrase ; un processus qui se rapproche de l’écriture automatique.

Dans cette entrevue avec Andréanne Sasseville, il nous raconte qu’il compose comme s’il était aveugle, à l’oreille, et que même son père lui conseille aujourd’hui de continuer ainsi, histoire de ne pas perdre la magie de son inspiration.