The Brooks : Quand la spiritualité et le groove se mélange

Au fil des ans, de nombreux artistes ont spontanément répondu « nous! » à l’immortelle question « who got the funk? ». Mais si vous posez la question à Montréal, aucun groupe ne mérite autant le titre de détenteur du funk que The Brooks.

Pour l’instant, il s’agit encore un secret bien gardé, mais The Brooks se fait de nouveaux fans chaque jour. Il suffit d’un seul concert (que dis-je, d’une seule chanson!) pour être converti: leur passion pour le funk et le soul est si communicative que même les plus réfractaires au groove ne peuvent d’empêcher d’entrer dans la danse. et bien que le groupe affiche un respect profond pour les origines historiques de cette musique typiquement afro-américaine, il ne se gêne pas pour le propulser dans le 21ème siècle.

Fondé par une bande de musiciens accompagnateurs unis par leur amour du rythme, The Brooks est une machine à jammer qui carbure au plaisir. Le bassiste Alex Lapointe est le leader de la formation, ce qui n’a rien d’étonnant car une section rythmique de feu est la base même de l’ADN du funk. Ajoutez d’autres musiciens de haut vol comme le claviériste Dan Thouin (qui a accompagné tout le monde, de Marie-Jo Thério à Fred Fortin) ou l’explosif batteur Maxime Bellavance (Antoine Gratton) et une section de cuivres redoutable (Sébastien Grenier, sax, et Hichem Khalfa, trompette) et vous avez une bande capable de mettre le feu à n’importe quelle scène.

Avec l’arrivée d’Alan Prater, le groupe s’est trouvé un chanteur à la mesure de ses ambitions. Lui même multi-instrumentiste et musicien accompagnateur, l’Américain a accompagné les O’Jays, Cameo et Millie Jackson et, par dessus tout, il peut se vanter d’avoir joué de la trompette et du trombone avec Michael Jackson pendant cinq ans. Installé à Montréal depuis le début des années 1990, il a aussi fait partie de nombreux groupes locaux dont JAMAD, dans lequel jouait aussi Dan Thouin. Sur l’album Adult Entertainment, paru en 2014, Alan est présenté comme un invité, qui s’exécute sur quatre chansons. Mais le groupe a rapidement compris qu’il représentait le seul ingrédient qui manquait à la recette de The Brooks et il a officiellement rejoint les rangs de la formation.

Depuis leurs débuts, il y a deux ans, les gars de The Brooks tiennent une soirée hebdomadaire au bar jazz Dièze Onze et, malgré un succès retentissant (le groupe joue presque toujours à guichets fermés), ils refusent systématiquement d’augmenter le prix d’entrée, préférant garder une atmosphère ouverte de jam session devant public à chacun de leurs concerts.

La musique de The Brooks allait forcément trouver quelques oreilles professionnelles sur son chemin, dont celles de Laurent Saulnier, fan de la première heure et programmateur du Festival International de Jazz de Montréal, dont le groupe risque de devenir un habitué. Cette année, ils assurent la première partie des légendaires Kool and the Gang à la place des Arts, rendent hommage è Prince au Métropolis et offrent des concerts extérieurs gratuits. Les occasions de les découvrir sur scène, leur environnement naturel, ne manquent donc pas.